Une bande de Carolos à Gaza - Lire l'article en cliquant sur le lien ci-dessous

Retour à Luxembourg

Les marcheurs sont de retour à Luxembourg. Ils vous racontent leur vécu, leur expérience ... Eux-mêmes et d'autres marcheurs de Belgique, de France ..., font le bilan et préparent des suites à cette action dans leur pays, au Luxembourg, en Europe. Restez connectés et en alerte !

lundi 21 décembre 2009

Michel L, 66 ans, père de trois enfants rejoint Gaza pour la marche internationale de la liberté


Qui êtes-vous ?
Je m’appelle Michel L. Je suis Belge, né en 1943. J’ai 3 enfants et 4 petits-enfants. Avec ma compagne, nous avons ensemble 6 enfants et 14 petits-enfants. Nous sommes heureux de ces trésors et pensons souvent à la chance qu’ont nos enfants et petits-enfants face à la situation des enfants et des jeunes en Palestine, à Gaza. Je vis et travaille à Luxembourg depuis 1997, où avec une chouette équipe, nous réalisons des recherches-actions sur l’immigration et l’asile et des formations à la citoyenneté et à la relation interculturelle. J’espère être retraité en avril 2010.

Pourquoi faites-vous partie des marcheurs luxembourgeois ?
C’est mon histoire personnelle depuis ma petite enfance qui m’a amené à mon engagement pour une Paix Juste au Proche-Orient : diverses expériences familiales d’injustice, la rencontre de nombreuses personnes-témoins militant pour la justice et la paix, le travail avec plusieurs organisations ouvrières et rurales animées par les mêmes valeurs, m’ont profondément marqué et ont contribué, lorsque j’ai rencontré la Palestine sur mon chemin, à ne pas hésiter à consacrer de mon temps et de mes forces pour y soutenir la justice et la paix dans le cadre du conflit israélo-palestinien. Plus tard, comme employé dans une ONG de développement, j’ai rencontré sur mon chemin le Tibet, pays ô combien semblable à la Palestine à de nombreux poins de vue. Enfin, en 2003, c’est la Palestine qui est « venue à moi » sous les traits d’une jeune palestinienne que nous avons hébergée un mois à la maison. Elle faisait partie d’un groupe de 10 jeunes Palestiniens, de Jérusalem et de Zababdeh, accueillis au Luxembourg par le Comité luxembourgeois pour une Paix Juste au Proche-Orient (CPJPO). Je me suis rappelé à ce moment que, lors de mes études à Louvain, j’avais eu l’occasion, lors de dîners communautaires, de rencontrer Naïm et Bichara Khader. Quelques années plus tard, Naïm allait devenir un Palestinien très engagé pour la paix et la justice dans son pays, devenir le premier représentant de l’OLP en Belgique puis en Europe et si bien réussir son travail de sensibilisation et de lobbying politique qu’il en fut assassiné. Naïm et Bichara étaient les deux grands-oncles de la jeune palestinienne que nous avions choisi d’accueillir à la maison. Quelle coïncidence ! La fréquentation de ces jeunes pendant un mois, leurs témoignages sur leur vie quotidienne en Palestine occupée, leur courage, leur espoir malgré tout, m’ont convaincu de l’importance et de l’urgence de travailler avec eux, avec leurs familles et avec toutes les forces de paix en Palestine et en Israël. C’est à la suite de cette dernière aventure que j’ai décidé, avec ma compagne, de rejoindre le CPJPO dès 2003.

Depuis plusieurs années, avec d’autres, je me disais : comment se fait-il que les gens ne se lèvent pas en masse et ne partent pas en masse pour la Palestine, en vue d’exprimer leur soutien à la population palestinienne et aux militants palestiniens et israéliens pour une paix juste, et en vue d’interpeller la communauté internationale et les responsables politiques sur l’aberration que constituent ce conflit, l’occupation et la colonisation de la Palestine ? Dès que l’appel est d’une organisation américaine au départ de ce projet, ma compagne et moi-même n’avons pas hésité une seconde : nous partons !

Qu’allez vous apporter comme message aux Gazaouis ?
Ce ne sera pas un « message », mais un témoignage de solidarité et un soutien à leur résistance malgré tout. Ce sera l’engagement, que je leur dirai, à continuer ici au Luxembourg à témoigner de leur situation et à agir : à sensibiliser l’opinion publique, les médias, les jeunes, à interpeller sans cesse et de plus en plus le monde politique luxembourgeois et européen sur leurs graves responsabilités dans la détérioration de ce conflit et dans les moyens à prendre enfin pour en sortir, à soutenir là-bas et ici les efforts des personnes de bonne volonté et des hommes politiques qui osent prendre des risques et relever en vérité les défis qui caractérisent ce conflit. Je serai avec eux et au milieu d’eux un simple « être humain » qui partage avec un autre « être humain », ce qui n’est pas peu de chose pour des personnes dont l’humanité est quotidiennement niée.

Quels sont vos espoirs ?
J’espère que les habitants du Luxembourg qui auront connu notre initiative et son contexte viendront grandir les rangs de ceux qui réclament tout simplement la justice.
J’espère que, via les médias et les moyens internet que les marcheurs utiliseront dans le monde entier (il y a 1400 marcheurs, des divers continents), des hommes politiques des divers pays, des dirigeants européens et américains ouvriront un peu plus leurs yeux et laisseront parler en eux la raison du droit – non la raison du droit du plus fort, mais celle du droit international et des droits de l’homme.
J’espère que les Gazaouis, voyant à nouveau qu’ils ne sont pas seuls, seront renforcés dans leur courage et leur volonté de continuer à résister.

Avez-vous vous peur de ce qui vous attend là-bas et comment vos proches réagissent-ils ?
Je n’ai pas peur parce que j’ai appris depuis 6 ans à connaître (un peu) la Palestine et les Palestiniens. Je n’ai pas peur de l’aventure que cette marche représente avec tous les imprévus qui peuvent arriver. Mais j’ai une certaine appréhension de cette nouvelle confrontation à la souffrance des habitants, aux destructions opérées et, plus encore à l’inhumanité et à la déraison de ceux qui ont provoqué tout ce gâchis. J’ai peur de sentir encore la révolte monter en moi et déborder. Mais je ne serai pas seul. Je serai avec les autres marcheurs et je sais que nous pourrons compter les uns sur les autres. Je serai avec les Gazaouis et je sais que leur courage me permettra de surmonter mes émotions.

Qu’est ce qui vous inspire ?
Ce sont les valeurs dont j’essaye de vivre. C’est la justice, la mise en œuvre du droit international et le respect des droits de l’homme – à commencer par la dignité humaine. Ce sont les Palestiniens que j’ai rencontrés et vu résister. Ce sont les résistants d’ici et de là-bas, d’aujourd’hui et d’hier – dont plusieurs membres de ma famille emprisonnés plusieurs années à Buchenwald comme résistants pendant la guerre 40-45. C’est le souci de laisser à mes enfants et à mes petits-enfants un monde dont j’aie moins à rougir et qui sera encore vivable pour eux. Ce sont encore les mêmes valeurs dont sont porteurs les évangiles chrétiens lorsqu’ils sont interprétés correctement et qui continuent à me nourrir.

2 commentaires:

  1. Avec toi mon cher Michel. J'espère que toi et Eliane et toute notre délégation de Luxembourg vont bien. Vous soutenons par la pensée.

    Jean-Luc Karleskind

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  2. salut papa,

    on revient juste de notre grande aventure du Grand Ouest.
    Je suis maintenant attentivement tout ce que vous faites et tout ce qui se passe par votre blog, qui est très bien fait, à jour et complet, donc interressant.

    On est encore tous les trois derrière vous,

    courage et persévérance,

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